Comores , un pays en lambeaux

Un pays en lambeaux ! tel est le titre du dossier de l’année 2015 de votre blog «  Comores-droit ». Pour la sixième année consécutive depuis sa création, un dossier comportant les principaux articles publiés dans le blog en 2015 est publié. Ce dossier de près de 80 pages, disponible dans le site comores-droit.com, inclut les principaux articles de l’année qui dénoncent la situation catastrophique dans laquelle, le pays patauge depuis son accession à l’indépendance en 1975.

 

Notre pays a effectivement fêté cette année  ses 40 ans d’indépendance. 40 ans, c’est rien pour la construction d’un pays surtout pour un  pays comme le nôtre, qui n’était parti de rien à son accession unilatérale à l’indépendance, mais 40 ans c’est suffisant pour construire les fondations d’un développement harmonieux et durable d’une nation et d’un pays. Certains pays dont des voisins ont fait des miracles en 40 ans d’indépendance et ont sorti une franche importante de leur population dans la pauvreté. De l’avis de plusieurs de nos compatriotes, le bilan de nos 40 ans d’indépendance demeure mitigé, sombre, négatif, catastrophique …

 

En effet, notre pays est en lambeaux et continue de subir des années de gâchis, de disfonctionnement de ses institutions, de dilapidation des maigres ressources de l’Etat et de dégradation des biens publics. 40 ans après notre indépendance, la population n’a pas accès à ses services sociaux de base. L’eau et l’électricité sont devenues des luxes, la population à l’exclusion des plus démunis qui n’ ont pas le choix, fuit nos hôpitaux qui sont devenus des mouroirs et nos écoles publiques qui accueillent le plus souvent les délaissés de la Républiques. Les routes sont délabrées et plusieurs zones du pays demeurent inaccessibles… Des villages comme Outsa à Anjouan ne sont toujours pas desservis en route.

 

Conséquence, la population  fuit massivement la partie indépendante de l’archipel pour se réfugier à leur risque et péril, dans la 4e ile demeurée sous administration française : Mayotte. Une ile qui s’éloigne de plus en plus de son giron naturel. Le visa Balladur, qui a fêté ses 20 ans cette année, renforce toujours la division du pays et cause des milliers de mort. La tournante de l’élection présidentielle au profit de cette ile sacrifiée, consacre l’ acceptation par l’ Etat comorien de l’ inacceptable.

 

Les meilleurs d’ entre nous, qui peuvent apporter des solutions aux difficultés rencontrées par la population, fuient eux aussi le pays pour des cieux meilleurs. L’élite chouchoutée ailleurs est marginalisée, ridiculisée, dans notre le pays. Un pays est pris en otage par ceux qui n’ont jamais brillé dans leurs études, qui ont refait plusieurs fois leurs examens ou qui ont carrément fraudé leurs diplômes. Avec leurs « grandes gueules », leurs cynismes, leurs incompétences, leurs « sans-foutisme », ils tirent le pays vers le bas. Le pays ne favorise plus malheureusement l’excellence dans les nominations aux postes stratégiques de prise de décision, dans le recrutement dans la fonction publique, dans les établissements publics et les sociétés d’Etat. Ces nominations sont partisanes, régionalistes et ne font pas recours à des critères de compétence, de probité d’intégrité et d’honnêteté. C’est celui qui fait preuve de « soumission », de « lèche-bottes », de « griotisme », de violences verbales, d’insolence… qui a toute les chances d’intégrer ces fonctions. Avec, la création récente de «  la citoyenneté insulaire » par la Cour Constitutionnelle, la situation ne va pas s’améliorer.

Chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite et les Comoriens méritent bien leurs dirigeants. Ils ne choisissent pas toujours  lors des différentes élections qui se déroulent dans ce pays, les candidats les plus intelligents, les plus honnêtes qui ont démontré dans leur carrière professionnelle, leur passé, leur intégrité, leur honnêteté et leur amour au pays. Le profil de la plupart de nos élus, et des candidats à la prochaine élection présidentielle de l’Union des Comores de 2016 reflète l’image d’un pays qui encourage la médiocrité et l’incompétence.

Les derniers classements réalisés par les différentes institutions internationales placent notre pays en queue de peloton des pays d’Afrique et du monde. Le Hors-série numéro 42 du magazine Jeune Afrique a publié ce mois de décembre 2015, le palmarès 2015 portant sur les 54 pays africains. Ce classement s’appuie sur un classement économique et un classement politique. Le classement économique se base sur 5 indicateurs issus des bases de donnes statistiques internationaux (PIB, PIB par habitant, les exportations hors pétrole, la valeur ajourée industrielle et le niveau d’endettement). Le classement politique classement est basé sur l’indice Ibrahim sur la gouvernance africaine. L’indice Ibrahim couvre 54 pays d’Afrique. Il s’appuie sur quatre catégories de critères: sécurité et État de droit (la protection du citoyen), participation et droits de l’homme (les droits politiques et sociaux), développement économique durable (les conditions de la croissance) et développement humain (la protection sociale, l’éducation et la santé). En 2015, les Comores pointent …à la 44ème place !!! avec 48,5 points sur un total de 100. Le pays perd deux places.

Ce classement démontre encore une fois la mauvaise gouvernance qui règne dans notre pays encouragée par le comportement de nos dirigeants et de la compréhension qu’ils ont dans la gestion des affaires publiques. Ils confondent souvent les biens publics et les biens de la famille. Le peu de ressources que le pays dispose est dilapidé et mal géré. Les responsabilités publiques et les avantages politiques et matériels y afférents sont repartis, sur la base non pas de la compétence et du mérite, mais sur la base de la parenté, du régionalisme et des affinités politiques. Les fonds publics sont gérés dans l’opacité totale en violation flagrante des textes qui régissent le pays.

En cette fin de l’année 2015, le modérateur de votre blog « Comores-droit » souhaite à ses fidèles lecteurs et lectrices des très bonnes fêtes de fin d’année 2015 et une très bonne et heureuse année 2016. Que cette nouvelle année, nous apporte une nouvelle gouvernance caractérisée par la lutte contre la corruption qui tue ce pays, la promotion de l’équité dans l’utilisation des ressources publiques, la valorisation des ressources humaines et la protection sociale.

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